André HEURTAUX
Paris 1898 - 1983
André Heurtaux découvre le Cubisme en 1922 dans une exposition d'André Lhote à Paris ; il expose au Salon des indépendants à partir de 1925 puis à celui des surindépendants, auquel il restera fidèle toute sa vie.
Il n'a jamais été cubiste au sens historique du terme, car il travailla longtemps en isolé. Ayant débuté, sous l'influence des fauves, par des natures mortes et des
paysages aux structures affirmées sous leurs teintes ardentes, il évolue vers l'interprétation du sujet par l'emploi d'aplats qui correspondent chez lui à la phase terminale de l'aventure cubiste. Sa
peinture de l'époque reste figurative et le redevient totalement pour une courte période. C'est seulement vers 1920 qu'il découvre le répertoire géométrique qui fera sa célébrité. Il l'utilise
d'abord dans un registre décoratif, où les éléments d'un décor familier sont aisément repérables sous une transposition assez élégante, mais de caractère théorique, qui s'apparente aux dentelures de
Juan Gris. Cependant l'architecture des plans, jointe à l'emploi de rythmes circulaires, annonce la mise au point « volontaire » de son style. Il l'applique même à des constructions de bois
polychromé. En 1927, il découvre enfin l'abstraction géométrique « pure », de tendance monumentale, qui sera la sienne désormais. Il fonde en 1931 avec Georges Vantongerloo le mouvement «
Abstraction-Création ». En 1948, il publie L'Art non figuratif, non objectif, où il explicite sa recherche d'un langage fondé sur les rapports des surfaces les plus simples et surtout sur les
rapports des couleurs (de préférence primaires), auxquelles il attribue une valeur spirituelle intangible que les surfaces sont seulement chargées de répercuter.
Heurtaux mènera une vie effacée jusqu'à sa première exposition personnelle, en 1972, à la galerie denise rené, à Paris, qui lui vaudra un regain d'attention. Le musée de
Cholet lui a consacré une rétrospective importante en 1983.