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Robert DELAUNAY

Artiste français, né en 1885 et décédé en 1941.

 

À la fois figuratif et abstrait jusqu’à la fin des années 1920, Robert Delaunay a longtemps embarrassé la critique et l’histoire de l’art. Quelle place donner à son œuvre des années 1912-1913, période dite « orphique » ? Le peintre faisait-il partie des pionniers de l’aventure abstraite ? Comment considérait-il lui-même son œuvre ?

 

Si Robert Delaunay théorise la réalité de la couleur, ses durées de vibration, ses capacités de contrastes, ce n’est pas dans le but d’abstraire le phénomène coloré. Ancré dans la réalité de son époque, il veut, par la couleur, en exprimer la modernité.

 

Parallèlement à ses recherches optiques pour traduire l’effervescence de la vie moderne qui le conduisent à repousser les limites du tableau, Delaunay transpose ses contrastes colorés dans différents domaines. Dès 1913, dans un projet d’installation avec le cinéaste Abel Gance. À partir de 1915, fasciné par la synesthésie des sensations, leurs équivalences visuelles et sonores, il commence à collaborer avec Serge de Diaghilev et les Ballets russes. De 1921 à 1924 il conçoit une trentaine d’affiches publicitaires, convaincu que son art de la couleur doit participer à l’organisation de la modernité urbaine.

 

Depuis ses débuts, l’art de Robert Delaunay semble n’avoir de cesse de repousser les limites du tableau, de délaisser la peinture de chevalet. La monumentalité de la toile est une des solutions pour y parvenir. La Ville de Paris, 1910-1912, est en ce point exemplaire. Compte tenu de la thématique de l’exposition, cette œuvre l’est aussi à d’autres titres. Conçue par l’artiste comme un déroulé de son passage du cubisme à l’abstraction, elle introduit la temporalité dans l’œuvre, notion reprise, après 1930, dans le langage abstrait des Rythmes sans fin.

 

Le début des années 1930 marque un nouveau tournant. Probablement encouragé par Michel Seuphor et les membres de la revue Cercle et Carré, porte-parole de l’abstraction géométrique, Robert Delaunay abandonne définitivement ses motifs figuratifs inspirés par la vie moderne. Avec Rythme, Joie de vivre il reprend avec un dynamisme renouvelé le thème des disques et des formes circulaires. Une nouvelle série, Rythmes, débute en 1934, encore

plus radicale, des peintures conçues pour animer un espace architectural. Parallèlement, il expérimente des matériaux tels que le ciment ou la céramique propres à s’adapter aux contraintes d’un édifice dans un espace public.

 

Aux côtés de Félix Aublet et d’architectes, Robert Delaunay conçoit pour l’Exposition internationale des arts et techniques dans la vie moderne, l’aménagement des deux pavillons dédiés aux transports modernes : le Palais de l’air et le Palais des chemins de fer, réalisant enfin sa grande ambition : créer un art accessible à tous, où fusionnent la couleur et l’espace.

 

(crédit : médiation centre Pompidou) 

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