galerie denise rené
galerie denise rené

 

andrade, debourg, perez-flores

du 8 novembre 2018 au 5 janvier 2019

 

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La galerie denise rené consacre son exposition d’automne, rive gauche, à trois artistes vénézuéliens travaillant à Paris. Les œuvres de César Andrade, Narciso Debourg et Perez-Flores seront présentées boulevard saint germain à partir du 8 novembre 2018.
 
Cette exposition est l’occasion d’illustrer le lien particulier tissé par la galerie avec l’Amérique latine depuis près de soixante-dix ans et le rôle qu’elle a joué dans l’émergence de l’art abstrait construit sur ce continent et dans son développement sur la scène internationale.
Très tôt en effet après la création de sa galerie, Denise René a noué de profondes relations d’amitié avec les intellectuels et acteurs du milieu de l’art latino-américain, qu’il s’agisse notamment de la journaliste Sofia Imber, fondatrice du musée d’art contemporain de Caracas, du professeur aux Beaux-arts de Buenos Aires Romeo Brest, ou du grand architecte Carlos-Raul Villanueva, dont l’exceptionnel exemple d’intégration artistique à l’ambitieux projet d’urbanisme et architecture que fut la création de l’université de Caracas, créa l’occasion en 1954 d’une collaboration à grande échelle avec les artistes majeurs de l’époque, et  en particulier ceux qui, comme Arp, Calder, Henri Laurens, Vasarely, Dewasne, Edgard Pillet ou Fernand Léger, étaient représentés par la galerie denise rené.
La galerie fut ainsi, dès le début des années 1950,  un très important vecteur de diffusion de l’art abstrait construit originaire d’Europe dans les différents pays d’Amérique latine, et exerça, réciproquement, une véritable fonction d’aimant pour les artistes sud-américains qui, à la suite des Vénézuéliens Jesus Rafael Soto ou Carlos Cruz Diez, puis de Julio Le Parc et de la génération des artistes argentins qui avaient étudié avec lui aux Beaux-arts, Demarco, Sobrino, Garcia-Rossi, Vardanega, Martha Boto ou Tomasello, vinrent  à leur tour s’installer et travailler à Paris au cours de la décennie 1960.
Ces liens puissants d’amitié et de collaboration avec les artistes sud-américains n’ont cessé de s’enrichir au fil des ans et Debourg, Andrade et Perez-Flores, qui ont commencé à travailler avec la galerie denise rené dans les années 1970, s’inscrivent pleinement dans cet héritage artistique.
Si chacun de ces artistes possède un parcours artistique et un univers esthétique qui lui est propre, tous trois développent un intérêt commun pour les effets de vibrations visuelles ou de perception du volume coloré que le déplacement du spectateur introduit dans la lecture de l’oeuvre. La présentation d’une sélection de leurs productions artistiques respectives offre donc l’opportunité de confronter trois atmosphères chromatiques bien particulières. Il 
 
César Andrade est né à Guarico, au Venezuela, en 1939.
Après ses études  à l’École des Beaux-arts de Barquisimeto, il exerce quelques années comme professeur d’arts plastiques à Acarigua, avant de partir visiter l’Europe en 1968 et de s’installer à Paris, dont il fera sa résidence définitive. Dès l’année suivante, il conçoit ses premiers «linigramas», point de départ de ses études approfondies sur la ligne. L’artiste va concentrer ses recherches sur la ligne droite et le point, les deux éléments fondamentaux de la géométrie, en utilisant pour principe de composition l’alignement de clous. Les pleins et les vides s’équilibrent et génèrent un effet de vibration de la surface de l’œuvre. La diagonale et l’oblique provoquent des effets optiques qui transforment la surface en un réseau à la structuration complexe où peuvent se lire les influences conjuguées du néoplasticisme de Mondrian et de l’art optique de Soto. La tension visuelle augmente de façon significative là où les clous sont plantés alternativement à l’équerre et de biais, créant ainsi un déséquilibre maîtrisé de l’espace pictural.
On comprend que la lumière, qui se présente comme un élément extérieur à l’œuvre, en constitue en réalité une composante essentielle. Un éclairage frontal direct ne permettrait pas de lire toute la profondeur de la composition. En revanche, l’angle selon lequel est dirigé l’éclairage permet de créer, par jeu d’ombres, une image «fantôme» qui vient dédoubler les éléments de surface. Dans ce processus, la finesse presque intangible des clous est complétée par leur ombre portée et la perception de l’œuvre s’en trouve totalement modifiée : la surface physique disparaît, les alignements se brouillent, les nuances colorées se dispersent...
 
Né en 1925 à Caracas, Narciso Debourg s’est, pour sa part, formé à l’école d’Arts plastiques et d’arts appliqués de la capitale vénézuélienne dont il sera finalement exclu, avec d’autres étudiants, pour avoir fomenté un mouvement de contestation de l’enseignement académique. Dès lors, celui qui était un peintre figuratif s’oriente vers le cubisme et participe à la création du Taller libre de Arte.
En 1949, l’artiste quitte définitivement son pays pour Paris où il sera l’un des premiers Vénézuéliens à s’engager dans la voie de l’abstraction puis du cinétisme. Il participe à la fondation du groupe « Los Disidentes » qui réunit des artistes et intellectuels établis à Paris, comme ses anciens condisciples Jesus Rafael Soto, Alejandro Otero ou Aimée Battistini, s’opposant aux tendances culturelles rétrogrades ayant cours au Venezuela et cherchant à jeter les bases d’une révolution culturelle et artistique.
Le travail de Narciso Debourg prend forme dans ce contexte :  influencé par le mouvement Madi, il réalise des œuvres abstraites puis il rejoint la tendance de l’art cinétique et son œuvre devient alors purement géométrique.
Le plasticien aborde dès 1951 la recherche qui nourrira toute sa carrière artistique : la répétition de petites formes géométriques, d'abord plates, puis cubiques et cylindriques dont la face visible est biseautée, et qui sont ordonnées en alignements réguliers sur le support de l'œuvre pour y générer des altérations rythmiques de la lumière. Certaines œuvres monochromes produisent des effets de variation très subtils, d’autres au contraire  jouent sur les différences de couleurs entre le support et les formes tronquées pour introduire un effet d’ondulation dynamique, certaines enfin utilisent les rayons lumineux générés par leur surface réfléchissante; toutes se modifient en fonction de la position de spectateur.
Depuis les années 1950, la carrière artistique de Narciso Debourg s’est développée entre la France, où il est toujours installé et a participé à de nombreux salons et expositions d’art cinétique, l’Europe dans le cadre du mouvement artistique New Tendencies, et son pays natal qui lui a consacré une première exposition rétrospective en 1969 et accueille plusieurs de ses intégrations artistiques dans l’espace public.
 
Dario Perez-Flores est né en 1936 au Vénézuela, où il a fait ses études d’arts plastiques à l’école des Beaux-arts de Valencia, dans l’Etat de Carabobo, et débuté sa carrière artistique en 1961 en participant à des salons d'arts plastiques où il présente des sculptures en plexiglas dotées d’éléments mobiles interchangeables mais dénuées de toute couleur.
Après le virage définitif opéré en 1966 vers l’abstraction géométrique, il quitte le Venezuela et choisit en 1970 de s’installer à Paris où il s’intègre rapidement au groupe des artistes latino-américains gravitant autour de la galerie denise rené. Il y développe dès lors, sous l’égide de ses aînés, notamment Soto et Cruz Diez, une recherche très personnelle sur la perception des volumes et de l’espace.
A partir de ses premières sculptures, il engage en 1972 un travail sur des reliefs mobiles,  trames orthogonales en noir et blanc actionnées par des moteurs : les lignes structurant l’œuvre se déplacent par rapport au fond, à la fois dans le sens vertical et horizontal, modifiant ainsi la morphologie de l’œuvre et la relation espace-fond-couleur. 
Il faudra attendre 1976 pour qu’il abandonne les moteurs et s’engage dans un long parcours de recherches centré sur l'analyse des théories scientifiques de la couleur. 
Il entame alors le premier cycle de ses œuvres « Prochromatiques » : reliefs constitués d’un réseau de lignes verticales colorées suspendues sur un fond de couleurs dégradées, qui créent, par le simple déplacement du spectateur devant l’œuvre, des atmosphères chromatiques changeantes.
La recherche que consacre Perez Flores aux variations spatiales de la forme et de la couleur fait l’objet de développements minutieux, jusqu’à ses récents travaux, de la série « mobile» jouant sur la distorsion apparente des volumes, à ses dernières productions caractérisées par une grande économie de moyens, où la sensation d’espace et de volume résulte du seul traitement chromatique du support et conduit l’œil du spectateur à percevoir une réalité totalement virtuelle.
Le travail de Dario Perez Flores fait l’objet d’expositions régulières en France, en Italie  en Suisse, en Angleterre, en Chine ou aux Etats-Unis, et est présent dans de nombreuses collections publiques. 
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