galerie denise rené
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Geneviève Claisse

Du 17 janvier au 6 avril 2019

Espace Marais

 

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« J’ai trouvé dans l’abstraction le moyen naturel d’exprimer le monde » confiait, lorsqu’on l’interrogeait sur la détermination de ses choix artistiques, cette grande figure de l’abstraction géométrique en France, disparue accidentellement au printemps dernier.

C’est en hommage au travail de cette remarquable et singulière artiste, autant que pour rappeler la constance et la force du lien tissé avec elle dès l’origine de sa carrière, que la galerie denise rené organise, avec le soutien de son fils Laurent Claisse, une exposition qui retrace l’itinéraire artistique de Geneviève Claisse.

 

« Ecolière, j’étais déjà abstraite ! » expliquait celle qui, née en 1935 à Quiévy dans le nord de la France, se passionne dès l’école primaire pour les arts plastiques et découvre à l’adolescence, dans la revue « Art d’aujourd’hui » que lui donne à lire son professeur de dessin, l’abstraction géométrique qui déterminera sa vocation : « je suis devenue peintre parce que j’avais rencontré l’abstraction » rappelait-elle comme une évidence.

Entrée, en 1958, comme assistante dans l’atelier d’Auguste Herbin auprès de qui elle acquiert une technique parfaite, elle s’engage dans le métier de peintre qu’elle s’est choisi et développe d’emblée une expression artistique très personnelle, spontanément abstraite, fondée sur le rapport entre forme géométrique et couleur, cherchant à atteindre ce qui restera une constante de son œuvre : l’intensité maximum avec le minimum de moyens. Dès ses premières gouaches, les formes s’organisent selon un jeu de relations, de réciprocité ou d’opposition au sein d’une composition où l’équilibre dynamique est parfaitement maîtrisé et dont la gamme chromatique, d’une stupéfiante liberté, privilégie les couleurs franches.

 

Très tôt, le travail de la jeune artiste, très apprécié par Herbin qui la recommande à Denise René, est intégré à des expositions de groupe, et la galerie denise rené lui consacre dès 1961 une première exposition personnelle qui lui ouvre bientôt la porte d’une reconnaissance internationale. Cette première manifestation inaugure entre l’artiste et la galerie une collaboration qui s’est poursuivie sans interruption jusqu’à aujourd’hui.

 

Abandonnant alors l’huile pour l’acrylique, Geneviève Claisse concentre ses recherches sur deux séries complémentaires et opposées dont elle va développer, à partir du milieu des années soixante, les infinies potentialités plastiques: triangles noirs ou blancs dont l’organisation dynamique suggère le relief et le mouvement, cercles décentrés dont l’effet de profondeur est renforcé par une utilisation vibrante des couleurs qui génère de saisissants effets optiques de convergence ou de diffraction irradiante. 

A ces deux ensembles succède dans les années soixante-dix un travail sur les formes rectilinéaires - carré et trapèze – où l’artiste introduit une certaine ambiguïté perspective qui donne parfois lieu à un passage de la peinture au volume.

L’aboutissement de ce long cycle entièrement dédié à l’exploration de surfaces pleines et fermées conduit l’artiste à un besoin d’éclatement des formes et l’amène progressivement à marquer dans le cours de son œuvre une transition qui se traduit, au long de la décennie suivante, par une phase de recherches sur la ligne et par un complet abandon de l’usage de la couleur au profit exclusif du noir et blanc.

A l’issue d’un obstiné travail d’épuration poussant dans ses ultimes retranchements cette série de lignes et de reliefs virtuels, l’artiste va réintroduire dans ses tableaux, à partir de « condensation critique du vide », des formes ouvertes : c’est ainsi qu’au cours des années quatre-vingt-dix, Geneviève Claisse explore le jeu de l’opposition entre transparence et opacité, dans un cycle de toiles - « transparence » et « plénitude » - qui juxtaposent parallélogrammes colorés et segments ouverts – parfois eux-mêmes colorés - suggérant ces parallélogrammes. Puis, les années deux-mille voient le retour de la couleur pure et celui du carré, monochrome, serti dans un réseau épuré de lignes symétriques et de segments en suspension jusqu’à ce que, dans sa dernière période, l’artiste réalise une forme de synthèse de son cheminement artistique, livrant dans ses œuvres ultimes un condensé de sa réflexion sur la force de suggestion de la couleur, la contingence du volume, l’illusion de la perspective, la quête essentielle de l’équilibre. 

 

De Geneviève Claisse qui se définissait trop modestement comme « un peintre solitaire, fermement attaché à ses convictions, refusant les modes.. », l’exposition montrera le parcours déterminé d’une femme et d’une artiste magnifique, que sa fervente énergie aura conduite à accomplir une œuvre d’une exemplaire intensité, tendue vers la plénitude de l’abstraction, dans une recherche constante d’équilibre entre la simplicité de la forme et l’explosion de la couleur, la discipline et la spontanéité, la maîtrise rigoureuse et l’absolue liberté. 

 

 

 

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